Le stage de 2025
Le stage de terrain ethnographique “Littérature orale et techniques du corps” , organisée par la formation de master “Ethnologie et Anthropologie Sociale” de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales en coopération avec le festival du conte “A moi conte deux mots“, s’est déroulé pour la troisième fois à Privas du 28 avril au 11 mai 2025.
Le stage était soutenu par l’EHESS et la Ville de Privas.
Six étudiant·es en master ont participé au stage pour y développer sur le terrain leurs projets personnels.

L’équipe du stage de 2024: Judith Amslem, Angela Chiaro, Cecilia Fontaine, Jérémy Blanc, Iacopo Nassigh, Laure Beziz, Klaus Hamberger
Outre leurs projets personnels, les étudiant.es ont suivi une formation à la performance du conte par le conteur Abdon Fortuné Koumbha.
Le stage a inclus une table ronde sur les différences et similarités entre les méthodes de collectage pratiquées par les artistes et les ethnographes, avec les conteurs Anne Hengy, Chloé Gabrielli et Abdon Fortuné Koumbha, la syndicaliste Véronique Léon et l’enseignant-formateur Robert Bourgier.
Les étudiant·es étaient logé·es dans le Moulinage de la Mayre, une ancienne usine de soie situé à 15 minutes du centre-ville.




L’hébergement de l’équipe en 2025: Le moulinage de la Mayre
Les projets des étudiant·es portaient sur les créations des patient·es de l’hôpital psychiatrique (Angela), les interactions avec les sous-sol ardéchois (Cécilia), la Confédération paysanne (Iacopo), les parcours néoruraux (Jérémy), les jeux d’enfants (Judith) et l’accueil des migrant·es (Laure).
Les voix de l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie de Privas
La recherche d’Angela Chiaro a porté sur les pratiques de la parole au sein de l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie. En participant aux ateliers thérapeutiques d’écriture et aux réunions de rédaction de du journal L’Écho de la Réhab, elle a étudié la façon dont les voix des patient·es et des membres de l’équipe soignante se croisent, se sollicitent et se commentent mutuellement.
Des souvenirs poétiques : lecture du paysage vernaculaire privadois
Le projet de Cécilia Fontaine s’est intéressé au sous-sol ardéchois. En accompagnant des spéléologues, randonneurs ou autres habitantes de Privas dans leurs explorations souterraines – des mines de Saint-Priest aux sources de Verdus, et des grottes de La Jaubernie aux balmes de Montbrun – elle a essayé d’expérimenter comment l’interaction sensible avec le paysage résonne dans les récits qu’elle déclenche et les mémoires qu’elle réveille.
L’enquête de Iacopo Nassigh a été consacrée à la Confédération paysanne (« la Conf’ ») en Ardèche. En visitant sept fermes autour de Privas et en accompagnant les syndicalistes dans leurs lieux de travail et leurs actions militantes, il a essayé d’éclairer la façon dont les paysan·nes “font” la Conf’, et comment les valeurs et pratiques du syndicat s’articulent avec leurs trajectoires personnelles et leurs expériences quotidiennes.
Expériences et récits de néo-ruralité en Ardèche
La recherche de Jérémy Blanc a eu pour sujet les trajectoires et pratiques des cultivateurs et cultivatrices qui se sont (ré-)installé·es en campagne après avoir vécu dans le monde urbain. A travers une série d’entretiens et de visites dans les fermes néo-rurales, il a repéré la diversité des attitudes, des pratiques et des orientations politiques, sur fond d’un certain nombre de valeurs et d’expériences communes.
Accès aux espaces ludiques et culturels de Privas : un « jeu d’enfant » ?
Le projet de Judith Amslem s’est intéressé aux espaces des jeux d’enfants. En travaillant étroitement avec la ludothèque Arde’jeux, elle a visité plusieurs aires de jeu dans différents quartiers de Privas et étudié comment les enfants, leurs parents et les responsables des associations et écoles conçoivent ces espaces. Pour cela, elle a mobilisé autant l’entretien classique que des outils visuels telles la photographie participative et le dessin.
L’accueil des migrants à Privas
La recherche de Laure Beziz a porté sur les structures d’accueil de migrant·es à Privas et les discours que leurs bénévoles et bénéficiaires tiennent sur ces institutions. Travaillant notamment avec le Secours Populaire et la MJC Couleurs des liens, elle a repérer plusieurs modèles différents : certaines voient les structures d’accueil comme une « grande famille », d’autres comme des plateformes pour favoriser l’émancipation des bénéficiaires. Ces modèles correspondent à différentes missions, mais aussi à différentes étapes dans les parcours de vie.
Une restitution publique des résultats des recherches des étudiant.es a eu lieu dans le cadre de la scène ouverte, le dernier jour du festival.
