Le stage de 2024
Le stage de terrain ethnographique “Littérature orale et techniques du corps” , organisée par la formation de master “Ethnologie et Anthropologie Sociale” de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales en coopération avec le festival du conte “A moi conte deux mots“, s’est déroulé pour la deuxième fois à Privas du 22 avril au 5 mai 2024.
Le stage était soutenu par l’EHESS, la Fondation Fieldds et la Ville de Privas.
Trois étudiant·es en master ont participé au stage pour y développer sur le terrain leurs projets personnels.
L’équipe du stage de 2024: Louison Vrignaud, Soledade Colliot, Elsa Pachoud-Janody.
Outre leurs projets personnels, les étudiant.es ont suivi une formation à la performance du conte par le conteur Alberto García Sánchez.
Le stage a inclus une table ronde sur les différences et similarités entre les méthodes de collectage pratiquées par les artistes et les ethnographes, avec des interventions de Marie Verraux et Nadine Demange (auteures du livre “Parole des femme – femmes de parole“), Françoise Sourd (auteure du spectacle “Mamuse“) ainsi qu’Emilie Peyrouse, Anne Hengy et Marie Vioujard (collaboratrices du projet de collectage et de théâtre participatif “Les petites victoires”).
Les étudiant·es étaient logé·es dans le Moulinage de la Mayre, une ancienne usine de soie situé à 15 minutes du centre-ville.
L’hébergement de l’équipe en 2024: Le moulinage de la Mayre
Les projets des étudiant·es portaient sur l’artisanat et sa transmission (Louison), les relations avec les morts (Soledade) et le MJC / Centre Social “Couleur des liens“ (Elsa).
Paroles, images et souvenirs : Spectre d’existences dans la relation aux morts à Privas
La recherche de Soledade Colliot s’est intéressée aux rapports avec les morts, qu’il s’agisse de leur représentation (matérielle et imaginaire) ou des multiples façons d’interagir avec eux sur le plan sensoriel et discursif, avec une attention particulière à leur figuration visuelle (des plaques funéraires aux dessins spontanés). A travers deux volets distincts – une enquête au cimetière de Privas et des entretiens avec des personnes communiquant avec les défunts – elle a essayé de repérer les critères, parfois minimes, qui distinguent ces expériences particulières des interactions quotidiennes entre vivants.
La fabrique des liens. Une ethnographie du lien social autour de l’association Couleurs des liens, à Privas
Elsa Pachoud-Janody a mené une ethnographie au sein du Centre social / MJC « Couleur des liens » dans le quartier « Nouvel Horizon » de Privas. A travers l’observation participante à de multiples ateliers et évènements associatifs ainsi qu’une série d’entretiens avec des acteurs (salariés, bénévoles et usagers) du Centre, elle a essayé d’éclairer aussi bien les différences (de genre, de génération, d’origine ou de quartier) qui séparent ces différents groupes d’acteurs, que les dispositifs pour les mettre en interaction entre eux. Le Centre social se présente ainsi à la fois comme un miroir de la ville et comme un moteur pour la transformer.
Étude de l’artisanat en Ardèche, à proximité de Privas
Le projet de Louison Vrignaud a porté sur le renouveau de l’artisanat traditionnel en Ardèche. Par le biais d’entretiens et d’observations (le plus souvent filmées) entre Privas et Verchaüs, il a étudié les différentes manières dont les forgerons, potières, ferronniers, couturières, sculpteurs, infographistes, tailleurs de pierre et parfumeuses articulent leur vie entre « l’atelier », concentré sur leur art, et la « boutique », ouverte au public. Du travail à domicile à la boutique collaborative, en passant par l’espace mutualisé de création, chaque solution entraîne une autre façon de passer physiquement et mentalement du « mode création » au « mode vente ». Les trajets quotidiens des artisanes et artisans expriment ainsi également un rapport au monde propre à chaque métier.
